Vivre sa location autrement

Pratique, économique et conviviale ? Beaucoup trouvent dans la colocation une solution viable face au coût du logement en constante hausse dans les centres villes. Il y a quelques décennies, la tendance était d’avoir son indépendance dans son propre appartement ou studio en ville, loin des parents. Aujourd’hui, on reste souvent, plus tard chez ses parents et d’un autre côté, la mode laisse aussi la place à un choix de logement à plusieurs : la colocation.


Définition de la colocation

Des locataires (au moins 2) décident de louer ou sous louer ensemble un même espace immobilier. Dans le cadre légal, ils signent un contrat directement avec le bailleur. Peu importe la nature des liens qui relient ces personnes, qu’elles soient de simples amies, du même sang ou de parfaits inconnus. Le principe reste le même.


Qu’est-ce qui a poussé en faveur de ce nouveau mode de location ? Par le passé, on sautait quelquefois directement de l’environnement familial au mariage et la mise en ménage. Les nouvelles pratiques relationnelles, célibats prolongés, divorce, prise d’indépendance anticipée ont sans doute modifié ses pratiques… Au départ, la colocation s’est aussi et d’abord imposée dans le monde étudiant et les grandes villes : une façon de partager les frais. Quelques résidences universitaires proposaient d’ailleurs déjà des chambres doubles et le « room mate » à l’américaine existait aussi chez nous dans ces solutions de logement étudiantes.

Si la colocation n’est pas devenue, loin s’en faut, un mode de logement généralisé, elle a élargi ses territoires hors de la sphère étudiante, en particulier dans les agglomérations. Il faut dire qu’elle a aussi ses avantages.

Un environnement confortable sans se ruiner

Si vous êtes locataire, surtout dans les grandes villes, les crédits alloués au logement sont budgétivores dans les dépenses mensuelles. Ne parlons même pas du prix des appartements à l’achat… Dans ce contexte, la colocation s’impose comme une bonne alternative pour qui veut éviter de compenser ses dépenses de loyer par l’éloignement du centre et de longs trajets quotidiens. Pour certains, elle s’impose comme le seul choix possible d’un semi-indépendance hors du logis familial (quand encore logis familial, il y a).

Accessible à tout âge, si elle a conquis d’autres public, elle confirme tout de même son succès auprès des jeunes, en particulier les étudiants. Plus de 50% des personnes en collocation sont des étudiants. C’est encore beaucoup, même si c’est sans doute bien moins que par le passé. Quelque soit le public, l’argument principal semble dans la grande majorité des cas, économique. La colocation permet d’économiser de manière substantielle. Dans certains cas, à budget légèrement inférieur ou égal, elle favorise l’accès à des appartements plus confortables et spacieux. Au lieu de se contenter d’un petit studio à Paris, la collocation peut permettre le luxe d’habiter un appartement largement plus grand tout en ayant son propre espace privatif.

Amitié, convivialité, partage

En plus des arguments économiques, on trouve aussi dans certains motifs poussant à la colocation des aspects relationnels. On pense aux regroupements festifs avec une certaine intensité sociale (groupes d’amis, étudiants, …). Face à l’augmentation de la solitude dans les grandes villes, elle peut aussi, favoriser le maintien d’une certaine vie sociale, hors de la vie de couple.

Hors des aspects rationnels de la colocation, elle aurait aussi ses charmes et son côté « Cool » et des séries américaines cultes comme Friends ont aussi promu ce mode de vie chez la nouvelle génération. Faisant passer en arrière plan la dimension économique, c’est alors le choix assumé qui est mis en avant. Autrement dit, la vie sociale est bien plus agréable quand on est à plusieurs dans une maison.

Espace social et moments partagés d’un côté, espace privatif et repli possible dans ses quartiers de l’autre, la collocation reprend le découpage de l’espace domestique familial que nous connaissons tous. De ce point de vue, elle nous est familière. Avoir de la compagnie quand il le faut, retrouver son intimité à d’autres moments, si les règles sont bien fixées entre colocataires, tout peut aller pour le mieux. Une chose est sûre, pour de nombreuses personnes qui y sont passées dans leurs jeunes années et ont fini souvent par acquérir leur propre espace privatif ou par se mettre en ménage, la colocation a bien souvent été une période joyeuse, faite de bons souvenirs et de partage, loin de l’ennui et de la solitude que peuvent quelquefois induire les grandes villes.